•  

    REFLETS D'HISTOIRE,

     

    ARC en BARROIS  et son territoire ont été occupés très tôt par des populations de cueilleurs/chasseurs. Des pointes, racloirs datant du paléolithique (-300 000 à -30 000) ont été trouvés en divers endroits de la commune; de même pour l’époque du néolithique (-7000 à -2500) : des pointes, flèches, poteries et dolmens ont été découverts. Il y a une occupation des lieux continue à partir de -4500 ans avec la constitution des premières sociétés rurales, un habitat permanent apparaît autour de -3300 ans, de préférence sur les lieux en hauteur, faciles à défendre ce qui est le cas d’Arc et son fortin de bois qui se trouvait sur la colline de la « Motte ». Il défendait le passage de la rivière.   

    Une peuplade celte très importante occupe toute la région : Les Lingons. Les celtes s’organisent en « chefferies » sous l’autorité d’une élite de cavaliers-guerriers et se rassemblent autour d’une cité capitale ; Andematunum ou LANGRES pour ce qui concerne les Lingons. Leur territoire est très étendu : la Bourgogne et des parties  de Franche-Comté, Lorraine, Champagne. C’est un carrefour, une zone de transit qui permet des échanges commerciaux et un développement culturel important, une prospérité économique ; ce qui peut expliquer l’influence prépondérante des évêques de Langres dans les siècles suivants.

    ARC est un lieu de passage sur une levée ou voie carrossable, une station (hospitia en latin), avec un fortin de bois (Arx en latin) sur la colline, défendant le passage de la rivière enjambée par un pont d’une seule arche (Arcus en latin). Le nom de la cité provient de l’un de ces deux termes. Les termes « en Barrois » ont été ajoutés au moyen-âge en raison de la division administrative de Bar sur Aube, le pagus barrensis, pour différencier le village d’avec Arc sur Toron (Auberives) ou Arc sur Thil… La levée devient une voie romaine entre Langres, Sens, Orléans et les divers échanges ou les aides de Rome sont développés bien avant la venue de César. La cavalerie Lingonne réputée, se trouvera d’ailleurs face à Vercingétorix au siège d'Alésia. La puissance de l'empire romain diminuant, l’empire menacé à Constantinople, Rome emporte argent, récoltes et légions laissant le territoire ouvert aux envahisseurs. Au 4ième siècle, suite aux diverses invasions, le fortin de la « Motte » sera détruit. Cette région est frontière, une marche, entre les royaumes : Francs, Lorrains (ou Alamans) et Bourguignons, Arc en Barrois fera partie tout au long de son histoire du Duché de Bourgogne.

    Le partage de l’empire de Charlemagne suivant le traité de Verdun en 843 fait que le duché de Bourgogne est attribué à Charles le Chauve tandis que le Comté de Bourgogne (Franche-Comté), est attribué à Lothaire (la Lotharingie/Lorraine). Durant ce 9ième siècle, Arc est de nouveau fortifié : une tour dodécagonale, une enceinte et des douves sont créées. La seigneurie de Chateauvillain/Arc dépend de la famille de Bar liée à une famille plus puissante, celle de BROYES. Arc reste une cité Bourguignonne alors que Chateauvillain est Champenoise. Une première église qui dépend de l’abbaye de Cluny est édifiée en 1080.

    Au 12ième siècle, est relatée la fondation d’un premier hospice ou maladrerie (1193), l'élévation de l’église actuelle entre 12ième  et 13ième siècles. Les fortifications de la cité comprennent une première enceinte de 5 mètres de haut et 2,64 de profondeur avec 10 tours, des fossés et un pont levis qui entouraient le château, l'église et les communs. Une seconde enceinte de deux mètres de haut avec pont levis et fossés entourait les faubourgs.

    Au 13ième siècle, des moulins à fer sont installés au bord de cours d’eau, l’Aujon en particulier. Arc et la vallée allient la proximité du combustible, du minerai et la force hydraulique. En 1248, Jean « l’aveugle » qui a participé à la première croisade de Louis IX avec Jehan de Joinville, agrandit le château, fonde le monastère des Récollets, la chapelle St. Jean en l’église et un prieuré à Montrot, hameau en direction de Giey sur Aujon.

    En 1326, Jean III de Chateauvillain et Arc signe la charte d’affranchissement. Cette charte est considérée comme la plus libérale de celles signées à l’époque. Elle permet aux habitants d’élire quatre échevins qui gèrent la cité avec le seigneur. Les habitants sont affranchis des servitudes, corvées de corps et de bêtes, taille, impositions extraordinaires, subventions, exactions. Ils ont droit de vaine pâture en plaine et dans le bois, de ban-vin, de prendre le bois pour charrues, herses, ramasser le bois mort. La pêche et la chasse sont réservées aux seigneurs, la corvée pour la réparation des fortifications est maintenue, la justice est rendue au nom du seigneur mais aucune poursuite ne peut être exercée directement par le juge sans qu’il n’y ait plainte.

     Les successeurs de Jean III sont tenus de jurer et conserver les franchises à leur entrée dans la cité. La liberté autorisée par la charte explique probablement le déplacement des grands-parents de Jeanne d’Arc près de Montier en Der puis Greux à côté de Donrémy. La famille de Broyes s’éteint et le domaine est transmis par les filles à la famille de VIENNE  en 1366, les bornes armoriées visibles en forêt datent de cette époque. La chapelle St. Nicolas en l’église date de 1390.

     

    Au 15ième siècle, Pierre DU CHATEL nait à Arc, d’intelligence précoce, à 17 ans il enseigne le grec et le latin dans son ancien collège à Dijon, séjourne à Bâle auprès d’Érasme, étudie le droit civil, devient le secrétaire de François de Dinteville, évêque et ambassadeur à Rome. Puis il voyage en Europe et au Moyen-Orient, devient bibliothécaire de François 1er, termine sa vie comme grand aumônier de France et évêque d’Orléans.

     Au 16ième, Un autre prélat nait à Arc : Pierre du CHATELET qui sera évêque de Toul puis de Trèves habitant Nancy, il s’occupera des affaires du duché de Lorraine. A Arc, François de Vienne ne respecte pas la charte et les habitants font reconnaître leurs droits devant la cour en 1511 et 1513. L’édification de la maison renaissance date de 1550.

     En 1622, Joachim de Vienne meurt sans descendance, la seigneurie d’Arc est mise en vente et achetée par Nicolas de l’HOPITAL-VITRY (duc et pair de France) récompensé de ses loyaux services envers le roi.

    À cette époque, le prêtre Pierre LABELLE fait bâtir la chapelle de Montrot, agrandir celle de la maladrerie, rehausser le sol de l’église en raison des inondations. Il avait des connaissances très étendues en théologie, philosophie, géographie, arithmétique, médecine et droit. Exorciste, il meurt en odeur de sainteté.

    Les habitants font reconnaître leurs droits concernant l’administration et la gestion de l’hospice et léproserie. On note la construction d’un premier Haut-fourneau. Les Ursulines s’installent en leur couvent, un premier ermitage est fondé au « Calvaire », puis les Récollets s’y installent, une église y est construite et François-Marie de l’Hôpital-Vitry fait don des personnages du « sépulcre » achetés en Italie. Ce seigneur fait édifier la partie neuve du château contre l’ancienne tour en 1650, ses fils ne lui ayant pas survécu, les biens seigneuriaux sont de nouveau en vente. En 1692, Arc est administré par son premier maire perpétuel, nommé par le roi.

     

     

     

     

     

     

     

    Au 18ième siècle, la seigneurie passe rapidement des mains de Jean et Michel de Morstein à celles de Louis Alexandre de BOURBON-PENTHIEVRE, fils légitimé de Louis XIV et Mme. de Montespan, il fut Amiral puis Lieutenant Général des armées, Grand-Veneur. Il fait combler une partie des fossés qui entourent Arc. L’année 1726, le parlement déclare Arc en Barrois comme ville. Antoine LEBEL (1706-1793), peintre et graveur nait à Montrot, il travaille avec François Boucher et est admis dans l’atelier de Jacques Aved, peintre du roi. Il est reçu à l’académie royale de peinture en 1746.

    Etienne-Jean BOUCHU, maître de forge à Veuxhaulles puis à Arc est ami de Diderot. Il rédigera l’article concernant le Fer et les grosses Forges pour l’Encyclopédie. Son fils Victor sera le premier maire élu de la ville à la révolution et sauvera le « sépulcre » de la destruction. Pendant les années révolutionnaires, le roi est arrêté dans une voiture aux armes de la maison de Penthièvre, la belle-fille de Louis-Alexandre de Bourbon, Louise de Lamballe périt sur l’échafaud alors que la fille de Louis-Alexandre, Louise-Adélaïde, est l’épouse de Louis-Philippe d’ORLEANS dit Philippe-Egalité.

    Gabriel PEIGNOT (1765-1848) nait à Arc, il exerce divers métiers : poète, auteur, instituteur, malgré la protection de ses amis Bouchu il doit quitter la ville, il sera historien, bibliographe, bibliothécaire, principal de collège, président de l’académie de Dijon, et inspecteur d’Académie. Pour la commune il plaidera contre S.A.R. Adélaïde d’Orléans sœur du roi Louis-Philippe, fille de Louise-Adélaïde et propriétaire du château.

     Au 19ième sont créées des tanneries à la confluence de deux bras de rivière, le tanin naturel étant issu du chêne. La place Moreau est créée en 1819, l’église réorientée et son entrée principale percée du côté de la place. La famille d’Orléans récupère ses propriétés en 1822. Adélaïde engage des travaux : agrandissement du château, jardin à l'anglaise, ces travaux sont terminés avant son décès en 1847 mais la niche destinée à recevoir une statue du roi restera vide. La ville se heurte pendant plus de vingt ans à la famille d’Orléans quant à la construction d’un nouvel hôtel de ville sur l’emplacement des anciennes halles, lieu considéré comme faisant partie des biens seigneuriaux.

    Les forges se développent dans les vallées Haut-Marnaises, celle d’Arc comprend un lavoir à bras, un haut-fourneau de deux soufflets, deux foyers d’affinerie et deux marteaux. En 1896 une machine à vapeur industrielle de 80cv. remplace deux précédentes plus petites qui ont fourni l’énergie et l’électricité à la scierie, cette dernière machine fonctionnera jusqu’en 1963 et sera classée monument historique en 1977. Une glacière est construite pour le confort des châtelains, utile pour la cuisine ou les soins, ainsi qu’une pompe hydraulique pour les bâtiments du « calvaire » ou Récollets.

    Abel POULLAIN (1826-1896), médecin formé à Montpellier, exerce à Arc comme son père; il s’intéresse à l’archéologie et l’histoire locale.  François Frédéric STEENACKERS (1832-1911) auteur critique, sculpteur habile vient s’installer à Arc pour écrire. Il se lie d’amitié avec Abel Poullain et le maire Amédée PIERRE, rédige un projet novateur de distribution d’eau pour Arc qui sera mis en œuvre en 1877 ; député républicain, il est partisan de l’impôt sur le revenu, auteur d’une motion contre la peine de mort. Ministre des Postes en 1870, il suit le gouvernement replié à Tours puis Bordeaux. Dans cette ville, l’une de ses employées, Aurélie PICARD (1849-1933) fait la connaissance d’un prince et chef religieux dont l’autorité s’étend sur les peuplades nomades de tout le Maghreb jusqu’au Soudan : Sid-Ahmed Tedjani. Aurélie, devient "la princesse des sables", fonde autour de Kourdane : écoles, hospice, cultive, enseigne l’agriculture, fait forer des puits.

     

    20ième siècle, Lors du premier conflit mondial, le château est transformé en hôpital, organisé et tenu par des médecins et infirmières anglais. Une annexe est installée dans l’hospice, la maison St. Martin actuelle. Suite au conflit, le pays doit se reconstruire, une immigration italienne importante s’installe à Arc et y fait souche. Au début de la seconde guerre mondiale, le château reçoit la maternité de Chaumont puis sera occupé par l’armée allemande. À la sortie du conflit le comte de paris et ses sœurs vendent la plus grande partie du mobilier contenu dans le château ; celui-ci servira de centre de vacances pour les enfants des Houillères du Nord et du Pas de Calais jusqu’en 1971, année où le domaine forestier est vendu à l’ONF. Les derniers immeubles appartenant à la princesse MURAT seront vendus en 1978.

    Texte et crédit photographique D.G.

     

     


  • Le bureau:

     

          Président: Daniel GUILLEMIN

          Vice-présidents: Marie-France CHAUMET & Jacques TAILLARD

          Secrétaire: Alice MARCHAND

          Trésorière: Chantal PIFFAUT

     

    Responsabilités de secteurs:

     

          Conférences: Marie-France CHAUMET. 

          Évènements: Denise SIMONNOT & Jenny BROUARD.

          Patrimoine: Mireille LEBLOND & Daniel GUILLEMIN.

          Concerts: Jacques TAILLARD.

          Théâtre: Isabelle SUC.

          Groupe de travail pour le site: Andrée MARTINOT

     

    Autres membres:

       Jean-Michel CHABROL.

       Michel MONDESERT.

     

     

    Conseil d'administration